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Le Lézard vivipare, un indicateur du climat

Par comparaison à son cousin, le Lézard des murailles (Podarcis muralis), le Lézard vivipare (Zootoca vivipara), classé vulnérable sur la Liste Rouge de Bourgogne, est adapté à l’altitude et vit dans les milieux frais. Les zones humides et tourbeuses du Morvan lui plaisent particulièrement; quelques populations encore assez denses y subsistent. Sensibles aux températures et au degré d’hygrométrie des milieux (il perd davantage d’eau par transpiration que les autres espèces de reptiles !), le Lézard vivipare est un indicateur utilisé pour évaluer l’impact du changement climatique.

Zootoca vivipara (© N. Varanguin)

En ce début d’été, les herpétologues de la SHNA-OFAB mènent le deuxième volet d’une étude de suivi des populations sur six entités de la Réserve Naturelle Régionale (RNR) Tourbières du Morvan, gérée par notre partenaire le Parc Naturel Régional du Morvan. À notre échelle, les données collectées permettront de connaître les tendances d’évolution de l’espèce dans le Morvan et d’orienter des mesures de gestion des milieux tourbeux ouverts de la RNR.

Concrètement, comment se déroule l’étude sur le terrain ? Les Lézards vivipares sont comptés, lorsqu’ils se placent sur la végétation pour se réchauffer au soleil, par les scientifiques qui parcourent, de manière discrète, des quadrats de 10 mètres de côté durant un temps défini.

Pose des piquets matérialisant les quadrats (© N. Varanguin)
Tourbière de Champgazon (© N. Varanguin)

Cette année comme l’an dernier,des données ont été collectées lors de trois passages sur 30 quadrats (soit 90 relevés au total). 75 individus différents ont pu être dénombrés, avec une très forte variation de densité selon les sites.

Ce suivi porte sur le long terme! Il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions, mais d’ici quelques années, des tendances d’évolution devraient se dessiner.

En 2020, il nous semble important de mesurer un autre aspect : l’effet observateur. En effet, une des problématiques de la méthode est relative au fait que les résultats peuvent être très dépendants de la capacité de détection de l’observateur ce qui peut biaiser les résultats. Des observateurs différents vont donc parcourir simultanément des transects (cheminements) parallèles plusieurs fois au cours de la saison, et les différences dans les résultats seront testées statistiquement pour évaluer le biais.