Classification

  • ClasseInsecta
  • OrdreOdonata
  • FamilleCorduliidae
  • GenreSomatochlora
  • Espècearctica
  • Nom scientifiqueSomatochlora arctica
Données de l'espèce

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Espèce rarissime en Bourgogne et cantonnée au Morvan, on peut la considérer comme une relicte glaciaire, plutôt présente dans les massifs montagneux d’altitude (jusqu’à 2000 m et plus), mais aussi observée en plaine.

Classification

Classe : Insectes
Ordre : Odonates
Sous-ordre : Anisoptères
Famille : Cordulidés
Genre : Somatochlora
Espèce : arctica
Nom scientifique : Somatochlora arctica

Morphologie

Longueur du corps : 45 à 51 mm.
Longueur des ailes postérieures : 30-35 mm

Comme la majorité des autres espèces de cordulidés, la Cordulie arctique possède deux gros yeux verts contigus. L’ensemble du corps révèle une coloration générale noirâtre peu brillante, le thorax ayant des reflets vert métallique. Le mâle présente un rétrécissement de l’abdomen au niveau des premiers segments. La différenciation spécifique ne peut se faire que par une observation rapprochée qui permette de distinguer, pour le mâle, les pièces anales en forme de tenaille et, pour la femelle, les deux taches ovales jaunes parant le troisième segment abdominal.

Habitat

Cette espèce discrète vit dans les marais tourbeux, plus particulièrement dans les tourbières à sphaignes présentant des gouilles ou suintements, parfois ombragés, avec des flaques d’eau libre, le plus souvent de faible superficie (quelques décimètres carrés) et de faible profondeur, pour le développement larvaire. Outre les sphaignes et autres mousses, la végétation habituelle du biotope se compose de joncs, carex, molinies, trèfle d’eau, etc. La larve résiste à un assèchement estival et au gel en s’enfouissant plus ou moins profondément dans le substrat.

Reproduction et cycle de développement

D’après les données recueillies dans la BBF (Bourgogne Base Fauna), l’émergence des imagos s’étale entre fin mai et fin juin et la ponte a lieu semble-t-il à partir de la dernière décade de juin (observée le 25/06/1986 par exemple). Au cours d’un vol rasant la femelle dépose ses œufs à la surface de l’eau ou sur les sphaignes. Ces œufs sont enrobés dans un mucus qui gonfle au contact de l’eau, leur permettant de se coller à la végétation.
Les adultes peuvent être observés jusqu’en août (voire début septembre ?) sur les sites de reproduction.
La phase larvaire s’étale sur une période de 2 à 5 ans selon les données de la littérature, et on distingue 12 ou 13 stades de développement larvaire (donc 11 ou 12 mues).

Régime alimentaire

La larve se nourrit de proies plus ou moins petites, selon le stade de développement, qu’elle chasse à l’affut dans les sédiments tourbeux et les mousses où elle vit : microfaune des sphaignes (ex. rotifères), insectes aquatiques au stade larvaire (diptères essentiellement).
Les adultes chassent en vol différentes espèces d’insectes volants de taille variable : diptères majoritairement, lépidoptères, voire autres espèces d’odonates… Ces proies sont dévorées en vol ou non.

Relation avec l’homme

Compte tenu du fait que la présence de la Cordulie arctique en Bourgogne correspond à des micro-populations, que la vie larvaire nécessite des conditions d’habitat bien particulières au sein des tourbières et que la durée du développement larvaire est importante, la vulnérabilité de l’espèce est évidente. Son milieu de vie très spécifique est sensible à toute modification intempestive des conditions hydriques conduisant à un assèchement complet. Par contre une intervention humaine consistant à recréer quelques gouilles dans les tourbières propices favoriserait ces populations.
Cette cordulie est classée en « danger critique d’extinction » sur la Liste Rouge des espèces menacées en Bourgogne établie en 2014. En outre, elle fait partie des espèces prioritaires dans le Plan Régional d’Actions en faveur des Odonates.

Réseau trophique

Les prédateurs les plus redoutables pour cette espèce sont probablement les araignées fréquentant les tourbières. Par exemple les lycoses sont capables d’attraper des larves s’aventurant près de la surface de l’eau, ou bien des imagos en cours d’émergence parmi la végétation. Le Lézard vivipare est aussi un prédateur potentiel d’individus émergents. Les imagos peuvent être occasionnellement la proie de quelques espèces d’oiseau, tel le Faucon hobereau.

Répartition géographique

Trois sites avérés de présence de l’espèce sont actuellement connus, tous cantonnés dans le Morvan. La découverte de l’espèce en Bourgogne remonte au 25 juin 1986 lors d’une prospection systématique des tourbières du Haut Morvan en vue d’un premier inventaire des odonates de la Nièvre. Ce premier site constitué d’une tourbière de pente, toujours occupé depuis, se trouve dans le massif du Grand Montarnu sur la commune d’Arleuf, limitrophe avec celle de Roussillon-en-Morvan (71).
Une autre tourbière, située à environ 1 km au lieu-dit Préperny toujours sur la commune d’Arleuf, a révélé la présence de l’espèce en juin 2012 avec la découverte d’une larve et d’une exuvie. On peut penser qu’il s’agit là d’un « essaimage » à partir du premier site, l’espèce n’ayant pas été contactée lors des multiples prospections réalisées depuis 1986. Un troisième site, se trouvant à une trentaine de kilomètres plus au nord, sur la commune de Saint-Agnan, a fourni plusieurs données sur la reproduction de l’espèce depuis 2004.

Photothèque Cordulie arctique
téneral
Bibliographie Cordulie arctique