Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Envergure : 20-25 mm
Très petit (la longueur de l’aile antérieure est inférieure à 12 millimètres), l’adulte de l’Azuré du Thym se caractérise par sa face supérieure bleu pâle, ornée d’une virgule discoïdale noire sur chaque aile chez le mâle, et brune chez la femelle, légèrement suffusée de bleu dans l’aire basale. Les individus des deux sexes présentent des franges blanches entrecoupées de noir au niveau de l’extrémité des nervures, et une série de points noirs submarginaux aux ailes postérieures. Le revers, gris moyen, assez fortement ponctué de noir, porte une rangée de lunules submarginales orange enserrées entre deux séries de motifs noirs. Il n’existe pas d’espèce proche sous nos latitudes.
L’Azuré du Thym appartient au cortège xérophile et préférentiellement calcaricole. Sténoèce, il se révèle extrêmement localisé, restreint à de petites stations de quelques mètres carrés pourvues d’une végétation rase, souvent perchées au sommet des plateaux, dans leur partie la plus chaude et la plus ensoleillée, au niveau de petits effondrements de terrain ou des coulées tracées par le gibier. Peu actif, il se déplace au ras du sol et butine thyms et serpolets, en particulier le Thym aromatique (Thymus vulgaris), le Serpolet précoce (Thymus praecox) et le Thym de bergère (ou Serpolet commun, Thymus pulegioides), plantes-hôtes de la chenille, qui observe par ailleurs des moeurs myrmécophiles. Les imagos volent isolément et leur petite taille les rend peu repérables parmi la végétation.
Les individus volants sont visibles de mai à août. Cette espèce bivoltine se montre surtout en mai-juin, puis très parcimonieusement en août.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Comme c’est le cas dans plusieurs sites de la Petite Montagne, certaines populations régressent dans les pelouses par suite du développement des graminées sociales (Brachypodes, notamment) consécutif à l’abandon des pratiques de pâturage. Dans ce cas de figure, les serpolets sont en effet rapidement étouffés sous l’épais manteau de Poacées. À cela s’ajoutent pour ce papillon les risques liés à l’isolement des toutes petites populations. L'Azuré du Thym est classé vulnérable sur la Liste Rouge de Bourgogne.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Cette espèce ouest-européenne est commune dans le Midi mais de répartition disjointe dans la moitié nord de la France. À l’échelle des régions, même constat : l’Azuré du Thym est plus répandu dans le Sud que dans le Nord. En Franche-Comté, de nombreuses stations sont connues du sud du Jura, autour de la vallée de l’Ain ; en Bourgogne les populations occupent principalement le sud de la Côte-d’Or et la Saône-et-Loire. Les données procèdent souvent de l’observation d’individus isolés. L’Azuré du Thym reste très rare et en forte régression dans les deux régions, quand bien même son état de conservation semble un peu plus favorable en Bourgogne.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
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