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Les mâles arborent un dessus bleu foncé bordé de noir, tandis que les femelles sont uniformément brun-noir, avec très souvent une suffusion basale bleue. Mais l’Azuré du Trèfle est surtout caractérisé par la présence, au revers des postérieures, d’au moins deux lunules submarginales orange vif dans l’angle anal. Vers ce dernier, la petite queue noire teintée de blanc à l’extrémité est bien visible. Aucune confusion n’est possible chez les individus fraîchement éclos. En revanche, la ressemblance avec l’Azuré de la Faucille est flagrante chez les individus défraîchis dont les lunules orange ont tendance à s’effacer.
L’Azuré du Trèfle était considéré comme méso-hygrophile jusqu’au début des années 2000. Alors très localisé et rare, il fréquentait les prairies humides bien fournies en Trèfle, les anciennes gravières et les fossés humides dans les plaines alluviales, les bas des pentes en zone collinéenne marno-calcaire, toujours à proximité de nappes phréatiques. Depuis, il a colonisé des milieux beaucoup plus xéro-thermiques : anciennes carrières et pelouses sur sol calcaire. Actuellement, c’est une espèce banale et peu de biotopes lui échappent s’ils sont suffisamment ensoleillés, herbus, et apportent aux chenilles leurs plantes nourricières : Trèfles, Lotiers et Vesces. Une floraison de regain semble lui être favorable. Ses populations peuvent littéralement exploser, et certaines années, il compte même au nombre des Lycènes les plus répandus, comme en 2008 et 2009, où il était omniprésent dans les sites visités en Franche-Comté.
C’est une espèce plurivoltine (à plusieurs générations). La première génération demeure très discrète et peu fournie.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Le statut régional de l’Azuré du Trèfle n’est pas préoccupant. L’espèce ne semble pas menacée et sa distribution actuelle, s’accompagnant de fortes densités, ne permet pas d’identifier un danger particulier. Un suivi des fluctuations de populations dans les prochaines années peut s’avérer intéressant afin de définir la dynamique de l’espèce. Les actions en faveur de la conservation des prairies maigres en plaine alluviale peuvent de plus être bénéfiques à son maintien.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Cette espèce eurasiatique en fort déclin historique dans de nombreux départements du nord de la France, présente dorénavant une expansion notable depuis une vingtaine d’années, elle est localement abondante. Elle atteint en Bourgogne la limite nord-ouest de sa distribution, ponctuée de stations très éparses dans la partie septentrionale de l’Yonne et de la Côte-d’Or, et caractérisée par une représentation préférentielle en Puisaye (extension vers l’ensemble du département en 2012), dans la plaine ligérienne et la plaine de Saône. Sa répartition dénote une nette tendance planitiaire, ce Lycène ne dépassant généralement pas 550 m sur le premier plateau jurassien ; quelques rares individus erratiques ont été rencontrés en altitude, jusque vers 1 000 m (Jura : Septmoncel, Montépile). À partir de 2008 et 2009, l’Azuré du Trèfle a montré une grande capacité de dispersion, avec une forte augmentation de ses densités. Il semble que ce phénomène soit dû à des flux migratoires vers le nord, le long de certains couloirs d’expansion comme la Loire, la Saône et ses affluents. Un tel phénomène a déjà été soupçonné dans d’autres régions en 1972 (Suisse) et en 1982-1983 (plaine du Rhin), accompagné de pullulations. L’espèce pourrait également essaimer certaines années chaudes sur de courtes distances, depuis des stations traditionnelles, lesquelles tiennent lieu de biotopes-refuges.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
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