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Envergure : 25-38 mm
Le Mélitée du Mélampyre se caractérise par la teinte grise de la face inférieure de ses palpes. Le fond alaire, fauve sur le dessus, porte des dessins noirs irréguliers et incomplets. Au revers des ailes antérieures, des lunules submarginales épaisses occupent les espaces 1, 2 et 3. Il existe une sous-espèce d’origine méridionale (ssp. celadussa, considérée par certains comme une espèce distincte), dont les genitalia mâles se distinguent par l’extrémité des valves ne portant que deux épines (au lieu de trois ou quatre chez la forme nominative athalia). Cette Mélitée fait partie d’un groupe complexe, de sorte qu’il convient de rester vigilant lors de l’identification, d’autant qu’il existe des variations importantes dans l’habitus et l’envergure de certains spécimens. Il existe en effet une similitude étroite avec d’autres Mélitées. La Mélitée des Digitales (M. aurelia) est généralement plus petite et plus foncée, réticulée de traits noirs épais et réguliers sur le dessus ; ses palpes sont roux. Chez la Mélitée de la Lancéole (M. parthenoides), le revers des ailes antérieures est presque dépourvu de lignes noires, les remarquables macules des espaces 1, 2 et 3 font défaut. La certitude n’est acquise qu’à l’examen des valves des armatures génitales des mâles.
La Mélitée du Mélampyre est une espèce mésophile présente dans les prairies maigres, bois clairs et pelouses sèches. Dans le Jura, l’hivernage commence vers fin août pour se terminer en mars-avril. La chrysalide, suspendue, est dissimulée parmi la végétation herbacée.
Les femelles déposent leurs œufs en petits groupes sous les feuilles de diverses plantes. La Mélitée du Mélampyre est une espèce univoltine en altitude, elle vole essentiellement de début juin à début août, mais pouvant se montrer dès le mois de mai. En dessous de 400 m et dans les stations chaudes, elle est partiellement bivoltine, avec de forts effectifs en juin-juillet, puis des émergences sporadiques en août.
Les adultes, très floricoles, butinent les Ronces en milieu forestier (lisières et allées), les Scabieuses, les Centaurées et les Chardons (Carduus pratensis). Les chenilles observent une alimentation assez diversifiée, se nourrissant de divers Plantains, Mélampyres, Germandrées, Digitales… avant d’hiverner au niveau du sol.
L’espèce est fortement impactée dans ses stations en milieux prairiaux du fait de la généralisation des fauches précoces et de l’enrubannage, avec élimination des plantes-hôtes à des stades larvaires de plus en plus jeunes. Cela explique au moins en partie les manques enregistrés sur certains ensembles paysagers essentiellement dédiés à la production fourragère.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Espèce eurasiatique présente partout en France, La Mélitée du Mélampyre compte parmi les Mélitées les plus communes, mais elle tend à se raréfier dans le nord et l’ouest de son aire de répartition européenne. C’est la mélitée la plus commune en Côte-d'Or, elle demeure plus rare dans les secteurs d'agriculture intensive. En Bourgogne et en Franche-Comté, de gros noyaux de population suivent les plateaux et les côtes calcaires. Elle est traditionnellement absente des grandes vallées alluviales à forte vocation agricole. Sa régression devient inquiétante dans les milieux forestiers. La sous-espèce celadussa atteint nos régions par le sud ; dans les zones de contact évoluent des populations intermédiaires, notamment en Franche-Comté.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
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