Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Envergure : 32-40 mm
Le Grand collier argenté est pourvu, sur la face inférieure des ailes postérieures, d’une seule macule argentée disco-cellulaire qui tranche sur la bande discale jaune et, comme son nom l’indique, d’une série marginale de taches nacrées délimitées par des chevrons. Le fond du revers de ces ailes postérieures est d’un fauve rougeâtre assez vif, progressivement fondu dans des plages plus claires, le tout donnant un aspect assez uniforme. Il est un peu plus grand et de teinte un peu plus vive que le Petit collier argenté (Boloria selene), seule espèce avec laquelle une possible confusion existe pour un œil non exercé. La série de taches noires marginales des quatre ailes est moins marquée et n’est pas aussi régulière que chez le Petit collier argenté.
Le Grand Collier argenté est une espèce méso-thermophile préférant les milieux accidentés avec une couverture de forêts claires, les lisières ensoleillées, les talus bordant les coupes, mais peut se retrouver également sur les prairies humides. Il affectionne particulièrement les structures en mosaïque où se mêlent des stations ouvertes (clairières, lisières étagées, enclaves forestières pâturées…) avec des formations sylvatiques claires et ensoleillées. Les chenilles sont tributaires des Violettes sauvages.
Cette espèce a une génération par an, les adultes se montrent dès mai en plaine et jusqu’en juillet en montagne, exceptionnellement en août.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Le Grand Collier argenté est considéré par l’UICN comme vulnérable sur la Liste Rouge régionale de Bourgogne. Les forêts trop fermées et régulières ainsi que les plantations de résineux lui sont préjudiciables. L’entretien trop systématique des bermes de routes forestières, qui limite la floraison, est de plus à proscrire. Parmi les mesures les plus favorables peuvent être évoqués le maintien des sommières et des layons fleuris, la favorisation de coupes sélectives sur de petites parcelles, ainsi qu’une gestion des clairières et des lisières visant à maintenir des zones plus ensoleillées en milieu forestier.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Le Grand Collier argenté est assez rare. Il a subi une régression de ses populations, notamment dans le département de l’Yonne, alors qu’il y était considéré comme très commun. Le papillon est encore présent en Bourgogne dans les secteurs accidentés, dans les massifs forestiers, y compris dans le massif morvandiau, mais semble avoir disparu récemment près d’Autun ; il subsiste encore dans certaines forêts claires de plaine. L’espèce se retrouve ensuite sur le premier plateau du massif du Jura où elle demeure bien répandue quoique peu abondante, étant notoirement absente en plaine. Elle atteint 1 200 m (Doubs : Grand-Combe-Châteleu). Dans le département de la Côte-d'Or, on le trouve essentiellement sur la Côte dijonnaise et la Montagne Châtillonnaise. En Haute-Saône, la situation est critique : les populations des forêts humides de plaine se sont effondrées à partir des années 1990 et l’espèce est devenue rare. On constate globalement une baisse notoire de densité et de dispersion dans les régions de basse altitude.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.