Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Taille de l'adulte : 33-37 mm
Longueur de l'aile postérieure : 29-32 mm
Classe : Insectes
Ordre : Odonates
Sous-ordre : Anisoptères
Famille : Libellulidés
Genre : Leucorrhinia
Espèce : caudalis
Nom scientifique : Leucorrhinia caudalis
La Leucorrhine à large queue est un anisoptère de petite taille, qui se reconnaît à son front blanc, commun à toutes les espèces du genre Leucorrhinia. L’abdomen de l’espèce est caractéristique : il est élargi en massue au niveau des segments 6 à 9 et se termine par des appendices anaux de couleur blanche chez les deux sexes. L’abdomen du mâle est noir et bleu, celui de la femelle est noir et jaune. Les ptérostigmas des ailes des mâles sont blanchâtres contrairement aux autres espèces du genre. Le dernier stade larvaire et l’exuvie ont corps assez trapus à section cylindrique de 17 à 20 mm de long, avec un masque en cuillère sans fissure à la base. Les palpes labiaux du masque n’ont pas de dents ou sont faiblement marquées. Les yeux sont proéminents sur les cotés de la tête anguleuse. L’abdomen porte des épines dorsales et latérales sur les segments 7 à 9.
Les larves de la Leucorrhine à large queue se développent dans la végétation immergée des milieux stagnants riches en herbiers aquatiques (nénuphars blancs, myriophylles…) souvent forestiers. On retrouve l’espèce sur des étangs ou des gravières âgées présentant ces caractéristiques. Les adultes, en particulier les mâles se posent régulièrement sur la végétation flottante. Les femelles restent généralement cachées.
Les œufs sont pondus dans la végétation aquatique et éclosent au bout de 2 à 6 semaines. La phase larvaire, qui compte 12 stades, dure environ un an ; les émergences ont lieu en mâtinée et s’étalent sur un mois. La période de vol des adultes est très courte, elle s’étend du début du mois de mai à la fin du mois de juin au plus tard. Les mâles sont très territoriaux, ils défendent leur territoire contre d’autres mâles et sont également agressifs envers les autres odonates, y compris l’Anax empereur. Ce comportement agressif augmente avec la densité des mâles.
Les adultes comme les larves sont des prédateurs. Les larves de Leucorrhines se nourrissent des petits invertébrés qui passent à leur portée. Les adultes sont capables d'attraper des proies volantes ou posées (diptères notamment).
Constatant la raréfaction globale de l'espèce à l'échelle de son aire de répartition, l'Union Européenne a inscrit cette espèce à l'annexe IV de la directive 92/43/CEE dite Directive européenne Habitats-Faune-Flore. En France, l'espèce bénéficie d'un statut de protection supplémentaire pour les mêmes raisons. Cette tendance régressive peut s'expliquer entre autres par le curage des étangs et la pisciculture qui font disparaître les peuplements de végétaux flottants, de nénuphars blancs notamment, et polluent le milieu aquatique en l’enrichissant en matière organique. L'espèce est menacée de disparition en Bourgogne, elle est classée comme « vulnérable » dans la Liste Rouge des odonates de la région.
Les larves des Leucorrhines sont d’ordinaire très sensibles à la prédation par les poissons mais la Leucorrhine à large queue y est moins vulnérable grâce à ses épines. Les larves peuvent être consommées par d’autres invertébrés aquatiques (dytique par exemple, voire larves de d’autres anisoptères), des poissons, des amphibiens, des oiseaux, ou des micromammifères (musaraigne aquatique). Quelques oiseaux et araignées tissant une toile font partie des prédateurs des imagos.
La Leucorrhine à large queue est très rare en France et en régression dans de nombreux pays d’Europe occidentale. En Bourgogne, l’espèce est très rare ; elle est cantonnée dans le nord de la Puisaye et se retrouve ponctuellement dans le Fossé Bressan.
AGUILAR (D’) J., DOMMANGET J. L., 1985, Guide des Libellules d’Europe et d’Afrique du Nord, Ouvrage, Delachaux et Niestlé, Paris et Lausanne : 341 pp.
DIJKSTRA K. D. B., 2007, Guide des libellules de France et d’Europe, Ouvrage, Delachaux et Niestlé, Paris : 320 pp.
DOUCET G., 2011, Clé de détermination des exuvies des Odonates de France, Document technique, Société française d’odonatologie : 64p.
GRAND D., BOUDOT J.P., 2006, Les Libellules de France, Belgique et Luxembourg, Ouvrage, Biotope, Mèze, (Collection Parthénope) : 480 pp.