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Chez la Mélitée de la Lancéole, le fond fauve orangé est plus clair que chez les autres espèces, y compris chez le mâle. La réticulation noire est fine et souvent incomplète, laissant place à de grandes taches postmédianes étirées entre les nervures aux deux paires d’ailes. Les femelles présentent souvent un lavis grisâtre, surtout en deuxième génération. Le dessous de l’aile antérieure offre des dessins diffus, sans lunules particulièrement marquées, alors que celles-ci sont très apparentes chez M. athalia. Très semblables aux Mélitées des Digitales (M. aurelia) et du Mélampyre, les individus typiques la Mélitée de la Lancéole sont plus grands que ceux de M. aurelia, mais il en existe de taille intermédiaire. La détermination est parfois délicate. L’examen de l’armature génitale du mâle montre une valve épaisse et recourbée en bec de perroquet, avec une série de petits processus en dents de scie sur la partie concave.
La Mélitée de la Lancéole est une espèce mésophile à tendance orophile (aime le relief) en Bourgogne, méso-thermophile de milieux ouverts en Franche-Comté (pelouses maigres calcaricoles). Elle s’est très bien adaptée aux anciennes carrières et profite des pâturages extensifs, dans lesquels elle se montre en populations parfois très denses.
Les œufs sont pondus en petits amas sous les feuilles du Plantain lancéolé (ou Lancéole, Plantago lanceolata) et du Plantain moyen (P. media). L’espèce présente deux générations (elle est dite bivoltine) elle se montre surtout de la mi-mai à début juillet, puis en août.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Cette espèce, qui fait partie du cortège faunistique classique des formations herbacées maigres, est sujette à la régression dans les secteurs à forte vocation agricole, où l’intensification se fait de plus en plus pressante.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
C’est une espèce atlanto-méditerranéenne en forte régression dans l’Ouest et le Nord de la France. En Bourgogne, les populations sont groupées en zone centrale, sur l'Auxois et les vallées de diverses rivières, et dans le Sud de la Saône-et-Loire ; l’espèce y semble en extension géographique. En Franche-Comté, c’est surtout une espèce de plateaux calcaires à basse altitude, mais elle atteint toutefois 1 200 m dans le sud du Jura.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.