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Envergure : 23-26 mm
Chez le Point de Hongrie, le dessus des ailes présente un fond brun, plus ou moins sombre, traversé par des bandes grises et orné d’une série de petits points blancs marginaux (plus marqués en deuxième génération). Le dessous est moins contrasté, plus clair, avec seulement quelques petites taches blanchâtres. Ce papillon se différencie très facilement des autres Hespéries.
Le Point-de-Hongrie, mésoxérophile, a colonisé de nombreux milieux ouverts allant des pelouses sèches aux prairies humides, mais aussi les allées forestières, et même les jardins sauvages. Il requiert en revanche un ensoleillement suffisant et la présence de nombreuses plantes nectarifères comme les Bugles et les Potentilles. L’espèce aime se poser à même la terre ou au sommet d’une graminée pour s’exposer au soleil, ailes grandes ouvertes. Elle ne s’enfuit qu’au dernier moment. Les mâles se rassemblent souvent par dizaines, en compagnie des Lycénides autour des flaques d’eau. Les femelles, moins actives, restent plus discrètes au sein de la végétation et ne se montrent qu’au moment de la ponte.
La ponte a lieu sur des talus bien exposés, le long de murets ou de chemins rocailleux. Depuis 1990, la présence de deux générations s’est généralisée en plaine : avril (fin mars) à mai, puis fin juin à août. Au-dessus de 500 m et jusqu’à 1 200 m (Doubs : mont Chateleu), elle apparaît en mai-juin.
Les adultes consomment principalement du nectar des fleurs. La chenille se nourrit de Lotier corniculé (Lotus corniculatus), de Fer-à-cheval (Hippocrepis comosa) et de Coronille bigarrée (Securigera varia).
Le Point-de-Hongrie n’est pas menacé. Il est encore présent dans de nombreuses stations, mais ses espaces vitaux se réduisent toutefois, surtout en plaine : la fumure des prés secs transforme ceux-ci en prairies grasses dépourvues des plantes-hôtes de l’espèce et bon nombre de friches se ferment, ainsi que les connexions qui existaient entre elles (lisières, chemins et allées forestières). Il est impératif de protéger les bastions que constituent les pelouses sèches, tout en favorisant les possibilités d’échanges entre les biotopes (encadrer le recours au gyrobroyage, éviter l’usage d’herbicides et les apports d’engrais…). Les plateaux vésuliens de Haute-Saône et la Petite Montagne dans le Jura se prêtent particulièrement bien à cette gestion paysagère.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Espèce eurasiatique, c’est l’Hespérie la moins rare et la plus répandue, celle que l’on repère immédiatement ! Son abondance par endroits peut masquer la présence d’autres espèces plus discrètes, car les mâles, très actifs, se lancent souvent à la poursuite de congénères. Néanmoins, sa répartition peut paraître très lacunaire, car elle exige des milieux naturels et les pratiques agricoles l’ont exclue de vastes zones, le long des vallées comme celles de la Saône et de l’Ognon.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
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LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.