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Le Souci se reconnaît aisément à l’avers de ses ailes jaune orangé vif, marqué d’une large bordure marginale noire, incluant quelques taches jaunes chez la femelle. Un gros point noir discoïdal orne l’aile antérieure. Le revers est jaune d’or aux antérieures et jaune verdâtre aux postérieures. La femelle est polymorphe : en général de même teinte que le mâle, mais parfois blanche avec les ailes postérieures très enfumées sur le dessus (forme helice) et, dans de rares cas, jaune clair avec les ailes postérieures grises (forme helicina). Seule la forme helice peut être confondue avec d’autres femelles de Coliades. L’observation de la bande marginale noire des ailes antérieures (complète jusqu’au tornus) et des ailes postérieures fortement grisées lève le doute.
Le Souci est un papillon migrant qui ne passe pas l'hiver en Bourgogne. Les individus venant du sud atteignent nos régions par vagues successives dès le printemps et durant tout l’été pour se reproduire dans des biotopes favorables. Les populations automnales sont surtout constituées des descendants nés sur place issus des migrateurs vernaux (et éventuellement estivaux). Mésophile, ce taxon fréquente toutes sortes de terrains à la recherche de plantes nectarifères : Luzerne et Trèfles surtout. Les adultes parcourent très rapidement les prairies fleuries, s’arrêtant brièvement pour butiner, et sont particulièrement abondants dans les luzernières. La chenille vit sur les Fabacées : Luzerne (Medicago sativa), Lotier corniculé (Lotus corniculatus), Trèfles (Trifolium spp.) et Vesces (Vicia spp.). Elle ne résiste pas à nos hivers froids et humides.
Dans nos régions, il y a au moins deux générations. Les premiers migrants arrivent dès la fin avril, engendrant la génération estivale de juillet-août, suivie d’une émergence automnale en septembre-octobre. Ces adultes autochtones se mêlent, sans qu’il soit facile de les discerner, aux nouveaux migrants estivaux et automnaux.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des Luzerne et Trèfles, les chenilles dévorent ses plantes hôtes.
Comme pour la plupart des espèces migratrices, il est difficile d’évaluer les menaces, en raison de l’irrégularité des flux migratoires. Est là pour le prouver la migration automnale exceptionnelle de l’année 2009, qui comptait des milliers d’individus, et a débuté la première semaine de septembre pour se terminer vers la mi-novembre. Toutefois, dans certaines régions (Île-de-France, par exemple), la corrélation entre le déclin du Souci et l’abandon de la culture de la Luzerne paraît évidente. Tant que l’on conservera des prairies de fauche avec une bonne densité de Luzerne, la descendance des individus migrateurs devrait être assurée.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Espèce méditerranéo-asiatique migratrice, le Souci est répandu dans l’ensemble des départements français, abondant et se montre en générations continues dans le Midi. En Bourgogne et en Franche-Comté, sa présence est liée aux flux migratoires, variables selon les années. Elle peut théoriquement être observée partout (atteignant 1 216 m en Haute-Saône, au Ballon de Servance, et 1 250 m aux Molunes, dans le Jura).
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
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