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C’est la plus petite parmi les Théclas de nos régions. La Thécla de l'Amarel se caractérise par le dessus des ailes brun sombre uni, souvent agrémenté de quelques taches fauve orangé aux postérieures chez la femelle. Le revers présente une ligne caténaire blanche assez diffuse. L’abdomen de la femelle porte une bourre anale noire. Il existe un certain risque de confusion avec la Thécla de l'Yeuse, surtout chez les exemplaires frottés. Le dessus de l’aile antérieure des femelles de Satyrium ilicis présente une macule fauve orangé d’étendue très variable. Chez les mâles, la ligne caténaire blanche du revers des postérieures est un bon critère de différenciation : presque rectiligne chez la Thécla de l'Amarel, elle présente un parcours très irrégulier chez la Thécla de l'Yeuse. Enfin, la taille et l’habitat sont de précieux indicateurs.
Méso-xérophile, la Thécla de l’Amarel vit en milieu sec et chaud et fréquente principalement les friches sur sol calcaire ou marneux, à végétation buissonnante éparse : Prunelliers, Aubépines, Genévriers… Les adultes ne s’éloignent des buissons que pour butiner les inflorescences de diverses Astéracées, le Troène, le Sureau yèble et les Ronces, où il est alors facile de les observer et d’évaluer le niveau des effectifs. Au repos, l’imago tient ses ailes fermées, comme c’est le cas chez la plupart des Théclas.
La femelle pond généralement sur le Prunellier (Prunus spinosa) et parfois sur le Cerisier de Sainte-Lucie (ou Amarel, Prunus mahaleb – d’où le nom vulgaire de cette Thécla). Cette espèce univoltine est visible de début juin à la mi-juillet, rarement jusqu’à la mi-août.
Les adultes butinent les inflorescences de diverses Astéracées (Inules, Marguerites, Achillée millefeuille), le Troène, le Sureau yèble et les Ronces.
Les populations de Thécla de l'Amarel atteignent leur apogée lors de la phase d’envahissement des pelouses abandonnées par les Prunelliers. Elles sont ensuite rapidement menacées par la fermeture des milieux. L’arasement pur et simple de la végétation buissonnante est synonyme de catastrophe pour l’espèce.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
C’est une espèce méditerranéo-asiatique, disparue de nombreux départements de l’ouest et du nord de la France. Elle se trouve en limite de répartition occidentale en Bourgogne, où elle accuse une forte régression, étant réputée éteinte dans la moitié de ses stations sur le plateau de Côte-d’Or. Elle se maintient bien pour l’instant en Franche-Comté sur les plateaux calcaires de Haute-Saône, dans quelques stations situées au sud de Belfort et sur les contreforts du massif du Jura. Elle a été observée jusqu’à l’altitude maximale de 950 m (Jura : Septmoncel).
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.