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Mars 2021

Cistude d’Europe : suivi des sites d’hivernage

En juin 2020, nous vous avions présenté l’étude sur les sites de ponte d’une population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) installée dans un étang du Charolais, un plan d’eau inclue dans le périmètre du site Natura 2000 « Étangs à Cistude d’Europe de Charolais » créé spécifiquement pour l’espèce et animé par le CEN Bourgogne (voir article). L’étude se poursuit en ce moment mais elle porte, cette fois-ci, sur les zones d’hivernage.

Un hiver tranquille et bien au chaud

La Cistude d’Europe hiverne sous l’eau de novembre à mars dans la végétation et les boisements aquatiques. Elle reste bien cachée dans la vase, sous une souche ou sous un tapis de feuilles, pour maintenir son corps à une température constante. Son activité est très ralentie et ses déplacements quasi nuls pour limiter les pertes d’énergie. Pendant cette période, les individus d’une même population sont très souvent regroupés en un même lieu.

Cistude d'Europe équipée d'un émetteur © D. MAGNIN
Un suivi hivernal pour améliorer la connaissance

À l’instar du suivi des sites de ponte, cette étude vise à transmettre, au CEN Bourgogne qui anime ce site Natura 2000, des données scientifiques sur la localisation et la fonctionnalité des sites d’hivernage. Une fois ces derniers identifiés, des actions de protection, de gestion et de restauration des habitats pourront être envisagées et réalisées afin de préserver cette population fragile d’une dizaine d’individus seulement !

Sur le terrain, un expert de la SHNA-OFAB effectue un suivi télémétrique en journée pour localiser précisément les individus équipés d’un émetteur. Cette phase de terrain est menée depuis octobre et se poursuivra jusqu’à avril, à raison d’un passage par mois. Les informations seront par la suite analysées et transmisses au CEN Bourgogne.

Suivi télémétrique © D. MAGNIN
L'enjeu de ce site Natura 2000 pour cette population de Cistude d'Europe

Les premiers résultats sont encourageants ! Ils révèlent le regroupement des trois tortues équipées d’un émetteur sur un secteur bien précis de la queue de l’étang que les spécialistes avaient envisagé. C’est bon signe ! Ces individus semblent bien utiliser cet étang pour y vivre, s’accoupler (voir article sur les sites de ponte) mais aussi pour hiverner.

Rare en Bourgogne, la Cistude d’Europe n’est présente que sur quelques sites en Saône-et-Loire et dans la Nièvre. La gestion en faveur de la Cistude d’Europe réalisée dans le cadre de ce site Natura 2000 est très importante pour l’espèce !