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Chez la Thécla de l'Orme, le dessus est uniformément brun foncé dans les deux sexes. Une rangée continue de lunules submarginales orangées lisérées de noir orne le revers des ailes postérieures. Mais l’espèce se caractérise surtout par la ligne caténaire blanche postdiscale des postérieures, en forme de W, dont le tracé est à l’origine de son nom latin. Les femelles présentent un revers encore plus contrasté que celui des mâles. En vol, l’espèce ressemble aux autres Théclas. Au repos, la présence au revers des postérieures du W blanc suffit à son identification.
Mésophile, la Thécla de l’Orme est la plus discrète des Théclas. Les adultes volent peu et ne quittent guère la cime des ormes – ils fréquentent surtout celle de l’Orme de montagne, Ulmus glabra –. Ils descendent parfois pour butiner et sont particulièrement attirés par le Sureau yèble (Sambucus ebulus), où il est aisé de vérifier la présence de l’espèce, et d’évaluer la densité de la population.
L’espèce, univoltine (une génération) vole de la mi-juin à la fin de juillet.
Les adultes se nourrissent de miellat sur les Ormes, ils butinent aussi le Sureau yèble (Sambucus ebulus). La chenille se développe sur les ormes, dont elle consomme d’abord les bourgeons floraux, avant de finir sa croissance sur les feuilles.
La raréfaction des ormes matures, due à la graphiose, une maladie fongique originaire d’Amérique du Nord et transmise d’arbre en arbre par un Scolyte, entraîne la disparition progressive de la Thécla de l’Orme depuis les années 1970, surtout en milieu semi-urbain. Si l’espèce n’était pas rare auparavant dans les jardins et les parcs ou dans les grandes allées forestières, butinant les Marguerites, les Ronces ou le Troène, elle ne fréquente plus désormais que les lisières des forêts, souvent en milieu xéro-thermophile. À cela s’ajoute la perte consécutive d’intérêt portée à cette essence, qui ne fait qu’aggraver la situation. Les populations du papillon sont aujourd’hui fractionnées et le risque d’isolement est dorénavant important.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Espèce eurasiatique rare et localisée, elle a disparu de nombreux départements de l’Ouest de la France. En Franche-Comté, la situation est alarmante, considérant l’extinction de nombreuses colonies. Les populations semblent poursuivre leur déclin et l’espèce pourrait bien voir son statut s’aggraver davantage. Par ailleurs, les populations sont très dispersées. En Bourgogne, la situation paraît moins critique, des recherches ciblées ayant permis de découvrir de nouvelles stations (neuf en 2008 et 2009), et de constater une meilleure représentation de l’espèce dans le bassin de la Loire – à la faveur de la présence d’ormes en densité significative en zone alluviale – et en Côte-d’Or, où l’espèce se retrouve disséminée à travers le département, dans des zones bocagères de faible altitude. La Thécla de l'Orme ne semble guère s’élever au-delà de 500 m d’altitude. Une donnée exceptionnelle (exemplaire erratique ?) a toutefois été enregistrée à 1 190 m (Jura : Bellefontaine, forêt du Risoux).
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
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LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.